La violence.... des.... silences

Un petit témoignage bien personnel.

Je croyais que le silence de l'autre m'opprimait mais en fait, c'est davantage mon propre silence qui m'opprime, celui auquel je me soumets lorsque je dois faire face au silence de l'autre, à ses reproches, ses critiques ou ses insatisfactions.

Que ceux-ci soient justifiés ou pas...c'est ce que je leur laisse faire en moi qui importe.

Alors qui fait violence à qui dans ces cas-là ?

Cordialement, Zoé

Je ne sais pas répondre, mais ta réflexion m'interpelle, Zoé.

Je me souviens d'une tentative de méditation silencieuse en groupe qui m'a fait émerger brusquement l'envie de danser la saint-gui et de chanter à tue-tête, alors que ce n'est pas du tout mon style ; je trouvais tout à coup le silence insupportable

Puisque vous êtes dans le perso :
Pourquoi croyez vous que le psychanalyste fasse silence ?

Je ne donne du perso qu'en échange de perso, sorry !

"Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie" (Pascal, Pensées)...

C'était quoi le fin mot de l'histoire ?... ze suspens iz killing meeehh.........

Allez, je vais te dire, ce qui me stresse chez ma psy ce n'est pas tant son silence que le fait qu'elle étire en rythme ses lèvres impeccablement couvertes d'un rouge couture (quelqu'un m'a dit que ça devait être une sorte de gym faciale)... mais comme je suis allongée depuis un bout de temps, je ne le vois plus, je n'entends que ses décroisements de jambes intempestifs, ses reniflements, la mélodie sublime de son portable, et ses déglutitions quand elle boit un verre d'eau ; c'est une grande pro, sincèrement, et elle m'aide beaucoup, et j'adore quand elle me dit que ses approximations sont en réalité un transfert sauvage de ma part (ou inversement)

Où veux-tu en venir, pote Poth ?

Du silence de l'analyste nait la parole de l'analysant.

C'est ton expérience personnelle, donc ?

Il faudrait parler un jour de la violence de ceux qui se cachent toujours derrière des postulats théoriques et ne donnent jamais d'eux-mêmes...

Hello Tout le monde


Pothieu, je suis d’accord avec toi.

Colibri, le silence de ma psychanalyste me gêne parfois mais quand je la sens comme « figée » dans son silence jusqu’à ce qu’elle me coupe, en me demandant si tout va bien pour elle, si je ne l’ennuie pas, etc…
Bien entendu, tout ça n’est ce que j’imagine de son silence, mais je pense que c’est aussi fait pour ça.
Dans son silence parfois je l’entends allumer sa cigarette, son stylo glisser sur le papier…mais ca me rassure, ça me rassure de sa présence


Bonne journée
Ingrid

Pour moi le silence, ce n'est pas le plus important. Le plus important c'est le vide crée par la neutralité bienveillante, et l'analyse de l'analyste. Dont le silence est une manifestation mais pas la seule.

Il ne faut pas oublier l'Inconscient..

Bises

Ce n'est pas mon expérience, c'est le présupposé théorique

Il faudrait parler un jour de la violence de ceux qui se cachent toujours derrière des postulats théoriques et ne donnent jamais d'eux-mêmes... Colibri

À mon sens , quelqu'un qui choisit ( ou ne choisit pas ) de ne pas se dévoiler peut avoir une multitude de raisons...très différentes d'un moment à l'autre.

Un postulat peut "faire sens" autrement qu'intellectuellement, pour celui qui l'écrit. Il peut être la mise en mots d'une expérience longue et ressentie avec toute la gamme d'émotions que l'on connait !

Ainsi, souvent, quand on ressent le silence de l'autre comme une violence envers soi, cela nous ramène simplement à notre expérience; celle de l'autre étant, la plupart du temps, sur un autre registre.

Nous sommes tous les fantasmes des uns et des autres...

Bonne journée, Zoé

Un fantôme passe dans mon bureau.... Je vais le recevoir avec toute l'attention qu'il mérite !

Ce n'est pas mon expérience, c'est le présupposé théorique Pothieu


Et pourquoi certains pré-supposés théoriques ( j'aimerais connaitre la différence avec la théorie, je ne saisis pas; surtout pour cet énoncé ) Pourquoi donc sommes-nous sensibles à certains énoncés plus qu'à d'autres. Cela ne nous ramène-t-il pas à notre propre expérience vécue ou à venir ?

Où se trace la ligne entre ce que l'on pense et ce que l'on ressent ? Y a-t-il une ligne à tracer ? Quand ressentons-nous l'unité ?

J'écoute Bach. Il est mort et pourtant tellement vivant dans sa musique!

Je t'en envoie un petit bout ! À tous ! Amitiés, Zoé

Oui c'est juste Zoé, pourquoi présupposé ?
Aurais-je des doutes ?

En théorie donc, les silences de l'analyste font faire silence aux silences de l'analysant....
Je parle ici de psychanalyse (le divan) et non pas de psychothérapie (le face à face).
En te suivant toujours Zoé, la ligne ne se tracerait-elle pas dans la place que l'on occupe ? De celle d'où l'on parle ?
Un psychanalyste en analyse, par exemple, se pose différemment selon cette place. Non ?

Merci pour Bach. J'ai écouté de la musique zen ce matin pendant mon bain. J'étais à mille lieues d'ici où tout est gris...

Un psychanalyste en analyse, par exemple, se pose différemment selon cette place. Non ?

Un psychanalyste en analyse est une personne en analyse...comme le dentiste, le plombier, la coiffeuse...Il vivra aussi ses angoisses, ses peurs, ses souffrances, ses espoirs, ses désirs...fera le même cheminement pour faire connaissance avec lui-même...

En attendant de répondre au reste du message !

Cordialement, Hél`ne

Je me suis sans doute mal fait comprendre.

Bien évidemment un psychanalyste en analyse est une personne. (on pourrait dire qu'il est centré sur lui même)
Et le psychanalyste dans son fauteuil (centré sur son patient dans son écoute bienveillante) assume une fonction . Des rôles différents qui lui asseignent des places différentes.

Il me semble qu'à mélanger ces registres (la fonction, le rôle, la personne) un psychanalyste s'exposerait à des confusions dommageables pour ses patients (et pour lui). Non ?

Pour la question des limites abordée dans ton post précédent Zoé :
Un médecin annonce à un de ses patients qu'il est atteint d'une maladie incurable.
Ce même médecin consulte un de ses confrères qui lui apprend qu'il est atteint d'une maladie incurable.
Le ressenti de ce medecin est-il identique dans les deux cas ?

Ce n'est pas l'écoute de l'analyste qui est bienveillante....
Mais son attitude en rapport avec ce qu'il entend , paroles et silences et surtout les non-dits!
Et son absence de jugement! (contre transfert!)
Et la qualité du couple analyste-analysant,qui ne souffre pas la médiocrité ni d'un côté ni de l'autre!
C'est pourquoi la plupart des analyses echouent!

Et oui!
Encore faut il en être passé par la!


Sigmund

pothieu a écrit:

Puisque vous êtes dans le perso : ce n'est pas mon expérience, c'est le présupposé théorique

Ah d'accord... comme ça c'est clair.

*

Et bien Zoé, répondre à quelqu'un qui choisit de s'exprimer sur le terrain de personnel et de l'émotionnel par du théorique et de l'impersonnel, ce n'est pas anodin. Ca installe une hiérarchie ("moi grand toi petit"/ "toi=objet d'étude théorique"), une volonté de rompre la communication, avec souvent une volonté agressive à peine dissimulée ("tu es exhibitionniste et moi je sais me tenir").

Je m'étonne, Zoé, que tu ne sois pas sensible à l'aspect poison et inauthenticité du mental...

....

Et bien vas-y, ose déclencher les foudres, ose nous dévoiler une des TES pensées

Tu me gonfles avec ton agressivité Colibri.
Comme je ne suis pas ici pour ça, je m'en vais.

Sigmund, aurais-tu la gentillesse de me radier de ce forum s'il te plait.
D'avance je t'en remercie.
Portez-vous bien

Et bien Zoé, répondre à quelqu'un qui choisit de s'exprimer sur le terrain de personnel et de l'émotionnel par du théorique et de l'impersonnel, ce n'est pas anodin. Ca installe une hiérarchie ("moi grand toi petit"/ "toi=objet d'étude théorique"), une volonté de rompre la communication, avec souvent une volonté agressive à peine dissimulée ("tu es exhibitionniste et moi je sais me tenir").

Je m'étonne, Zoé, que tu ne sois pas sensible à l'aspect poison et inauthenticité du mental... Colibri

C'est que je ne ressens pas les choses comme toi Colibri. Pour moi ce dont parle Pothieu fait écho à du vécu à bien des égards. Je n'entends pas "que" la théorie. Et moi qui n'aime pas trop me dévoiler en public, je comprends fort bien sa pudeur, comme je comprends qu'elle ne ressente pas ce "besoin", Nous sommes tous et toutes différents et c'est ce qui fait la beauté de nos échanges. Même quand on exprime des frustrations...C'est ok !

Je te donne un exemple "personnel"... "Le moi n'est pas maître dans sa maison." dixit Freud...Pour moi, ce ne sont pas des paroles en l'air, vide de sens. À 20 ans, je clamais mes certitudes...maintenant que j'approche le siècle ...je clame mes incertitudes, ma paresse, mon manque d'humilité et mon désordre... et je sais de plus en plus que je ne sais pas...que je ne suis pas maître de grand chose...Même mon cher Inconscient n'est pas maître de grand chose !

Nous sommes de petites poussières dans l'univers !

Heureusement qu'on rigole de temps à autre !


une volonté de rompre la communication C'est ta perception, moi je crois plutôt que la communication présente une nuance différente et complémentaire.

poison et inauthenticité du mental. Tout dépend comme on accueille ce pauvre mental ....C'est pas trop gentil pour le mental dire ça Colibri...Y t'a rien fait ! Il essaie de penser, tout simplement... de mettre en mot ce qui SE vit ! Pourquoi pas ?

Pourquoi ne serait-il pas complice ? Pourquoi cette compétition ?

Excuse-moi, c'est très brouillon...et trop, mal dit...

Allez ! Pleins de plaisir encore pour tous...

Au plaisir de vous lire, Zoé

Bonsoir


J’entends « Du silence de l'analyste nait la parole de l'analysant. » comme le fait que c’est la parole de l’analysant(e) qui compte.
Colibri, dis toi que tout cet espace c’est pour ta parole, la tienne, cet espace où tu es libre de tout dire sans être jugé(e).
Justement, n’ya t-il pas là quelquechose à entendre de l’inconscient dans ce silence ?
Peut-être est-il mieux aussi ce silence à certaines séances qu'une interprétation hâtive?

Je ne me dévoile pas non plus toujours et pour des raisons personnelles, mais ça n’a rien avoir avec une histoire de hiérarchie.
Parfois je me ferme, d’autres fois je sens que je peux m’ouvrir.

Zoé, ma psychanalyste est une femme, peut-être mère aussi (?) ..., mais pour moi sa place n’est que d’être ma psychanalyste.
Je ne peux pas la voir comme un dentiste, ma coiffeuse…, car elle a fait le travail nécessaire pour être censé(e) avoir le recul pour garder sa place.
Ces désirs, ses angoisses…ne me concernent pas, même si je peux m’inquiéter pour elle parfois bien entendu, mais elle a son superviseur pour ça.


Amitiés
Ingrid

Il y a confusion. Je croyais que Pothieu parlait d'un psychanalyste "en analyse ", comme patient, de l'autre côté du bureau quoi ou sur le divan!

Zoé

Non, Zoé, non Pothieu ; ni aggressivité, ni ressenti et gloubiboulga mental ; simple analyse sémiotique et linguistique.

Ta méthode Pothieu, c'est de sortir de grandes phrases, de faire des sous-entendus déplaisants pour dire sans dire, puis de te draper dans ta dignité et te retirer brusquement de la discussion sans avoir jamais développé d'arguments pour échanger et faire avancer le schmilblick, et finalement faire porter aux autres la responsabilité de la rupture de communication. Je trouve ça très pénible ; il n'y a là ni amitié, ni psy.

Ingrid, ce que je voulais dire c'est qu'il y a différentes sortes de silences ; il y a des psys dont le silence, pour tel ou tel analysant, peut être salissant ou agressif ou trop remplissant. Il y a quelque chose d'autre à l'oeuvre il me semble.

Pour moi ce qui est à l'oeuvre serait quelque chose du genre ; du vide nait le manque, du manque nait le désir, du désir nait la parole. Le vide c'est ce qui permet de sortir de la rumination et d'accéder à un autre registre. Ou quelque chose comme ça...

Bises